Élections européennes 2024 : entre concurrence à gauche et "mauvaise stratégie", la liste des Ecologistes en grand danger

À une semaine du scrutin européen, la tête de liste écologiste Marie Toussaint rassemble ses troupes aux Docks d'Aubervilliers dimanche après-midi.
Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Les affiches des listes menées par Raphaël Glucksmann, Marie Toussaint et Manon Aubry à Auch (Gers) le 18 mai 2024 (JEAN-MARC BARRERE / HANS LUCAS)

La liste des Ecologistes est en grande difficulté dans les sondages : à peine au dessus des 5%, seuil fatidique pour pouvoir envoyer des eurodéputés à Strasbourg. Et pour ne rien arranger, ses adversaires à gauche tentent de "lui faire les poches", de séduire ses électeurs. Plus Marie Toussaint s'enfonce dans les intentions de vote, plus le démarchage est offensif.

En témoignent ces appels répétés à "tous les écologistes du pays" de l'insoumise Manon Aubry ces derniers jours. Sur les plateaux, la tête de liste LFI enfonce le clou : "À moins de 5% vous n'avez pas d'élu au parlement européen. Si vous voulez des eurodéputés écologistes, venez nous aider !" "Nous", comprendre La France insoumise. La même Manon Aubry rejoint des activistes devant le siège de TotalÉnergies la semaine dernière, bras dessus, bras dessous au sol avec les militants, quand Marie Toussaint est la grande absente de l'action.

En parallèle, Raphaël Glucksmann déroule le tapis rouge à l'écologie dans son programme, bien plus vert qu'en 2019. Par exemple : sa proposition de "protectionnisme écologique aux frontières". Et il n'hésite pas à taper, fort, dans une interview à Reporterre : "Il faut sortir l'écologie politique de son ghetto". 

En interne, des interrogations sur la stratégie

Les cadres de la campagne écologiste le martèlent, comme le sénateur Yannick Jadot : "On a le vent dans le nez, ça cogne dur contre nous". Rien à voir avec sa campagne européenne de 2019, quand il était tête de liste, et la surprise des 13,4% à l'arrivée. Les Verts subissent cette fois, d'après une députée, "le formatage de l'opinion publique contre l'écologie". Notamment depuis la crise agricole, "il y a un dénigrement de l'écologie, partout, tout le temps, on rejette la faute sur l'Europe et sur l'écologie", déplore-t-elle.

Mais le contexte n'explique pas tout. "On a des torts, s'agace auprès de franceinfo une figure de premier plan des Verts, Marie Toussaint ne sort pas du bois et doit en plus défendre une mauvaise stratégie", celle de la direction d'"avoir fermé la possibilité d'une union". À l'entendre, l'eurodéputée n'est pas libre et traîne ce choix comme un boulet. Et les écologistes écrivent déjà le récit de leur défaite : "À gauche, les électeurs cherchent un héros... Le récit de la gagne, ça a été Mélenchon. C'est maintenant Glucksmann".

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